4ans, 11 mois, 5 jours - entre guerre et paix
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Enfants dans la guerre

Tout le monde tremblait et nous, on jouait, on ne se rendait pas compte (témoignage)

On habitait une petite maison, très simple. Les voisins étaient plus riches, leur maison était plus grande et c’était la seule de la rue à avoir une cave. Donc pendant les bombardements tout le monde se réfugiait chez eux. Il y a eu pas mal d’alertes et de bombardements, même parfois en pleine nuit, on nous tirait de notre lit, alors tout le monde se précipitait dans cette cave. Mes parents avaient peur, c’était une catastrophe pour mes parents mais pour nous, les enfants, c’était une partie de plaisir ! Tout le monde tremblait et nous, on jouait, on ne se rendait pas compte. Ca changeait de l’ordinaire, c’était un événement. (…) Je n’ai jamais vu de morts pendant la guerre, il n’y a eu personne de mort dans ma famille.
On ne  s’est pas vraiment rendu compte de ce qu’était la guerre ; tandis que pour mes parents c’était terrible : devoir quitter leur maison, tout laisser là, on n’emmenait rien, pas un meuble.


Mme Bourgault, Grand Fort Philippe. 
Le Dunkerquois et les années de guerre.

Photo
Archives de Dunkerque

Photo
10 mai 1945. Des soldats allemands prisonniers contraints de défiler devant la population dunkerquoise ; des enfants déguisés sont aux premières loges. Coll. USIS (Détail)

"La petite guerre" (témoignage)

Chez nous, à la ferme, les roues des chariots étaient parfois des galets de roulements démontés sur les chars tchèques. La bétaillère était un ancien fourgon abandonné par l’armée allemande ; l’enclume : la culasse d’un canon anglais et l’abreuvoir des chevaux était la cuve d’un projecteur anti-aérien. 

Les enfants faisaient du canotage avec des réservoirs supplémentaires largués par les avions anglais ou américains qui allaient bombarder l’Allemagne. Pour eux, c’était parfois l’heure de jouer à la “petite guerre”, casqués et armés d’épaves d’armes du dernier conflit. Plusieurs années après la fin de la guerre, il y  eut de nombreuses victimes parmi eux qui jouaient ou démontaient des munitions trouvées dans les champs ou les dunes.

Yves Janssen, mars 2015

Toutes les méchancetés qu'on a pu faire... (témoignage)

Toute cette période bien noire de l'Occupation, il y a plein de choses dire, toutes les méchancetés qu'on a pu faire comme crever les pneus aux soldats, parce que, on a parlé beaucoup de la résistance, mais on ne parlait pas de ce que les jeunes faisaient pendant la guerre !

Je vais vous donner un exemple : pour voler les vélos des Allemands : ils allaient au cinéma Chantecler, et ils enlevaient les guidons des vélos, et nous on avait réussi à trouver la section des vélos, et on avait fait faire par des gens qui travaillaient aux chantiers de France à l'époque un tube et une barre, alors on mettait ça et hop ! on partait avec le vélo, et on les mettait au parc de Malo, et au parc de Malo il y avait un abri, dedans on démontait les pneus et tout, et on les vendait aux Belges qui venaient travailler sur le mur de l'Atlantique, et les cadres on les jetait dans le canal exutoire. Jusqu’au jour où il y en a un de la bande qui s'est fait prendre, et les Allemands ont mis des sentinelles devant la porte du cinéma pour plus qu'on leur pique les vélos. Voilà une anecdote, les jeunes qui faisaient des larcins, c'était de la résistance quotidienne... des choses que vous ne voyez pas dans un ouvrage !

Paul Dupont

Témoignage recueilli le 13 avril 2013 par Julie Cortes au Fort des Dunes de Leffrinckoucke.
Photo
Enfants explorant des épaves sur la plage. Archives de Dunkerque
Photo
Des réfugiés belges traversant Dunkerque, vers le 18 mai 1940. Archives de Dunkerque
Ethel Groffier, est née en 1935. Elle est la fille de l’écrivain belge Jean Groffier. Docteur en droit, elle est aujourd’hui chercheur émérite au Centre Paul-André Crépeau, Université McGill, au Canada.

http://www.ethelgroffier.com/fr/biographie

"J'ai demandé à mon père pourquoi il y avait deux lunes"  (témoignage)

« En ce qui concerne des éléments biographiques relatifs à Dunkerque, je n'ai que mes souvenirs d'enfant de cinq ans. Mes parents avaient fui Bruxelles, comme de nombreux autres Belges, à l'approche des Allemands. Les trains ont cessé de rouler. Nous nous sommes trouvés sur la route aux environs de Dunkerque, mais heureusement pour nous, nous n'avions pas pénétré dans la ville même. Je me souviens d'avoir vu des files de soldats anglais qui se hâtaient vers la mer. Je me souviens également d'être sur une route la nuit et de voir la lune d'un côté et de l'autre un grand feu. J'ai demandé à mon père pourquoi il y avait deux lunes. Je ne sais plus ce qu'il a répondu. Encerclés par les troupes, nous avons finalement réussi à regagner Bruxelles, à pieds. Je ne me souviens pas comment nous avons pu le faire. » 

Ethel Groffier, 20 juin 2015

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